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LA TRADUCTION DES COLLOCATIONS DANS LE DISCOURS LITTÉRAIRE

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LA TRADUCTION DES COLLOCATIONS DANS LE DISCOURS LITTÉRAIRE

(DU FRANÇAIS VERS L’ARABE)

ANALYSE SYNCHRONIQUE ET DIACHRONIQUE DANS «LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNÉ À MORT» DE VICTOR HUGO

Leena M. Ayoub*

  RÉSUMÉ

Dans le sillage des séquences figées en général, nous discutons la problématique de la traduction des collocations, en prenant le français comme langue de départ, et l’arabe comme langue cible, en ce qu’elles présentent de particulier vis-à-vis des séquences figées. Il sera question donc de quelques critères concernant les collocations et leurs équivalents en arabe, après leur distinction des autres séquences figées. Nous nous proposons de procéder, dans un premier temps, à une analyse synchronique, fondant sur des critères sémantiques et morphosyntaxiques, nous adoptons également une perspective contrastive pour mettre en relief les principales difficultés que posent les collocations dans le passage du français à l’arabe. Nous évoquons également, dans un autre chapitre, l’évolution sémantique diachronique des équivalents arabes des collocations françaises, durant des phases définies de l’évolution de la langue arabe au cours du temps, pour découvrir les caractéristiques et situer le contexte temporel et culturel des équivalents arabes. Une conclusion clôturera cet article dans laquelle sont rappelés les principaux résultats de l’étude.

Mots-clés : Collocation, phénomène collocationnel, figement, défigement, mot plein, mot vide, sémantique, lexicologie, morphosyntaxique, synchronie, diachronie.

Introduction

On dit plonger dans le désespoir, mais mettre en rage. On peut être gravement ou grièvement blessé, mais seulement gravement malade; de plus, on a de grands blessés, alors qu’une blessure est grave, pas grande. On est très fatigué, mais bien reposé, fabuleusement riche, mais bien connu; et ainsi de suite. Toutes ces bizarreries d’usage connues depuis longtemps: ce sont des collocations. Selon le Dictionnaire de Linguistique et des Sciences du Langage, Larousse, le terme de collocation (latin cum + locare, placer avec) désigne une situation de voisinage. «On appelle collocation l’association habituelle d’un mot avec _________________

*Traductrice assermentée auprès les tribunaux libanais. Titulaire d’un master en sciences du langage et de communication, de l’Université Libanaise et d’un master en traduction, de l’Université Jinan. Secrétaire sociale de l’ambassadeur de l’Indonésie au Liban.

d’autres au sein de l’énoncé, abstraction faite des relations grammaticales existant entre ces mots: ainsi, les mots construction et construire, bien qu’appartenant à deux catégories grammaticales différentes, ont les mêmes collocations, c’est-à-dire qu’ils se rencontrent avec les mêmes mots. De même pain est en collocation avec frais, sec, blanc, etc. Les mots sont cooccurrents”[i].

Les collocations sont des séquences d’un “figement spécial” dans la mesure où les composantes ne se prêtent pas, ou difficilement, aux changements que les séquences libres pourraient subir. D’autre part, leur charge sémantique est souvent, sinon toujours, transparente grâce aux unités lexicales constituant la chaîne syntagmatique qui ne perdent en aucune façon le sémantisme initial propre à chacune d’entre elles. Quant à leur syntaxe, on dirait que l’on ne peut parler de collocation que lorsqu’il y a deux unités lexicales seulement, ce qui les rapproche de ce que nous appelons également noms composés s’il s’agit d’une formation nominale ; ou adjectifs composés si c’est le cas de deux adjectifs juxtaposés, ce sont donc majoritairement des unités binaires. Nous ajoutons également un autre critère très important dans la détermination des collocations par rapport aux séquences proprement figées, savoir la préférence lexicale versus l’inacceptabilité lexicale des séquences figées. Cependant, il existe des cas où les collocations présentent aussi des blocages lexicaux les incluant à notre avis dans les séquences figées, d’un côté, et des situations où des séquences figées binaires se prêtent au doute lexical, proches plutôt des collocations, d’autre côté. Depuis toujours, les collocations souffrent d’incomplétude statuaire en raison de leur intégration dans une zone floue qui oscille entre le syntagme libre et le syntagme figé[ii]. Dans les dictionnaires de linguistique, elles sont plutôt prises pour des expressions familières ou pour des expressions figées. Cependant, plusieurs variations morphologiques lexicales ou autres sont observées dans les textes ; ce qui montre davantage que leur statut est loin d’être clair. Cet aspect dynamique des collocations fait d’elles un phénomène qui mérite d’être étudié, au moment de la délimitation de leurs propriétés syntaxiques, sémantiques et pragmatiques. Dans ce cadre, on a choisi d’évoquer dans notre étude la problématique de la

traduction des collocations dans le discours littéraire, en prenant le français comme langue de départ, et l’arabe comme langue cible, en ce qu’elles présentent de particulier vis-à-vis des séquences figées. Pour atteindre notre but, on a choisi notre corpus «Le dernier jour d’un condamné», de Victor Hugo, roman traduit en arabe par Fatmé Tabbal, révisé par Dr. Bassam

Baraké, publié en 2008, par Dar Al-Bihar, à Beyrouth.

Les objectifs de l’étude

Dans le cadre de notre étude, nous partons du constat que la traduction des collocations françaises est une tâche difficile, qui relève de différentes difficultés et obstacles posés par la nature intrinsèque des collocations, et par la nature évolutive des langues elles-mêmes. Nous tentons dans notre étude de révéler de quoi dépendent les difficultés rencontrées par le traducteur en traduisant les collocations françaises en arabe, de la complexité des typologies de «l’association collocationnelle», de leurs propriétés morphosyntaxiques, ou de leurs caractéristiques sémantiques, et à mettre en évidence les mécanismes que le traducteur doit suivre afin de présenter les équivalents les plus adéquats sans se laisser prendre au piège de déperditions et imprécisions. De plus, notre étude vise à révéler l’origine des équivalents arabes des collocations françaises, s’ils font partie intégrale du patrimoine de la langue arabe ancienne, où ils sont venus récemment à la langue moderne, et dans quels contextes temporel et culturel ces équivalents y ont émergés.

Les études précédentes

  1. Dubreil, Estelle, La dimension argumentative des collocations textuelles en corpus électronique spécialisé au domaine du TAL (N), thèse de doctorat soutenue à l’université de Nantes, l’URF Sciences et techniques, le 20 Octobre 2006.
  2. Hazim, Samar, Les collocations dans le discours littéraire : problèmes linguistiques de traduction du français vers l’arabe, dans la symphonie postorale d’André Gide, mémoire de master soutenu à l’Université Libanaise, Faculté des lettres et des sciences humaines, en 2017, à Beyrouth.
  3. Gonzalez Hernandez, Ana Teresa, Lexicologie contrastive: les collocations en français et leur traduction en espagnol, université de Salamanca, Espagne, publié à Synergie Espagne, No.: 3, 2010, pp : 69-81.
  4. بن محمد، يونس، المتلازمات اللفظية، جامعة مسيلا، نشرت في في 26 يونيو 2018.

Les aaspects méthodologiques

Nous nous proposons de procéder, dans un premier temps, à une analyse synchronique, fondant sur des critères sémantiques et morphosyntaxiques, nous adoptons également une perspective contrastive pour mettre en relief les principales difficultés posées dans le transfert des collocations du français à l’arabe. Nous évoquons également l’évolution sémantique diachronique des équivalents arabes des collocations françaises durant de différentes périodes de l’évolution de la langue arabe au cours du temps, en vue d’en découvrir les caractéristiques et situer le contexte temporel et culturel de ces équivalents arabes.

  1. L’analyse synchronique

Notre étude comprend 3 séries d’un total de 7 listes comportant chacune une catégorie de collocations classifiées selon des critères morphosyntaxiques avec leurs équivalents en arabe. La série des collocations nominales comporte 3 listes (A-B-C) désignées par leur formation morphosyntaxique: la liste A comporte les collocations associant un nom avec un nom prépositionnel, la liste B comporte les collocations associant un nom avec un adjectif épithète, et la liste C comporte les collocations associant un nom avec un verbe. L’étude de transfert des collocations de la liste A, du français, langue 1, en arabe, langue 2, nous mettent devant le constat que l’équivalence d’une collocation peut se faire d’une façon systématique en conservant les aspects sémantique et syntaxique. Nous prenons par exemple la collocation  condamné à mort traduit par محكوم بالإعدام, dans lequel l’équivalent conserve la même formation que celle de la collocation française: Nom + nom prépositionnel. Dans la même liste, une divergence est mise en relief en remplaçant la préposition par l’annexion الإضافة, ou par l’association d’une épithète avec le nom, comme par exemple Salle des assises transféré en arabe par قاعة المحكمة   où l’association d’un nom salle avec un autre prépositionnel des assises est transférée par un annexé   قاعة associé avec un annexeur المحكمة, et la collocation peines de discipline transférée par عقوبات تأديبية, dans laquelle le nom propositionnel de discipline, le collocatif, a pour équivalent en arabe un adjectif épithète تأديبية.

La liste B comprend les collocations associant un nom avec un adjectif épithète. En fait, l’usage de l’épithète en tant que collocatif rend la collocation imprédictible et compréhensible à la fois, où le sens global est interprétable mais la difficulté de la traduction consiste à choisir le meilleur équivalent dans la langue cible, où un adjectif épithète peut avoir plusieurs équivalents, dépendant du nom, en tant que base, avec lequel il s’associe sur le plan sémantique, où l’équivalent d’une collocation en une autre langue doit respecter les spécifités de la combinatoire lexicale. Nous prenons par exemple l’adjectif grand qui peut avoir un grand nombre d’équivalents, selon la base avec laquelle il est associé; on dit واسعة avec pas خطوة, عظيم   avec Dieuإله , maisشديد  avec froid برد. Dans la liste C, les collocations sont formées d’une combinaison de nom et verbe. Cette catégorie nous montre le rôle dynamique que joue la base dans le processus de sélection du collocatif, notant que la combinaison base-collocatif ne donne pas une nouvelle signification, mais ne fait pas disparaitre le sens de chaque unité lexicale à part. En fait, le composant dent associé ici avec claquer peut être une base d’une autre collocation en s’associant avec un autre collocatif grincer, pousser, mordre, broyer… et c’est le cas du composant  main qui se combine avec le verbe collocatif  trembler, mais nous pouvons le voir avec d’autres comme caresser, serrer, frôler, arracher…, c’est pourquoi nous pouvons dire que les collocations à base nominale apparaissent plus productives, notant que chaque collocatif proposé aune fonction déterminée et précise sur le niveau sémantique et syntaxique. Le transfert de cette catégorie de collocations de français à l’arabe nécessite le choix des collocations arabes équivalentes courantes chez le destinataire arabe natif, tout en conservant une similitude sur le plan morphosyntaxique:

Fr. […] la cour s’assemble Ar. تجتمع المحكمة

تنعقد المحكمة

Fr. […] l’horloge a sonné… Ar. رنّت السّاعة

دقّت السّاعة

Fr. […] une pluie […]  tombe… Ar. مطر يسقط

مطر يهطل

 Une autre série de collocations est traitée comportant 3 listes de collocations verbales, dans lesquelles la base est un verbe associé avec son actant, objet et circonstant seulement, puisque nous abordons les collocations ayant le verbe terme noyau dont l’actant est sujet sous le type de collocations nominales (liste C). Dans une telle combinaison, un verbe s’associe avec un nom/ substantif (liste D), un nom prépositionnel (liste E), ou un adverbe (liste F). Nous exposons dans la liste D des collocations verbo-nominales, où la base est un verbe de 3 différentes valeurs sémantiques, plein, vide et métaphorique. Prenons les exemples suivants:

collocations françaises équivalents arabes
Exemple 1 faire mon testament أكتب وصيتي
Exemple 2 faire un signe أومأ إليهم
Exemple 3 lever la tête رفعت رأسي إلى الأعلى
Exemple 4 jeter un regard ألقيت نظرة

La base dans les exemples 1 et 2 est un verbe à sémantisme vide accompagné d’un actant, exprimant une activité précise et ayant une combinalité restreinte. Ces caractéristiques nécessitent le passage du transfert d’une langue à une autre par une phase d’encodage sémantique suivie par la phase de sélection des équivalents surtout de la base qui est contrôlée lexicalement par le collocatif, qui est un lexème nominal, ce qui veut dire que dans ces exemples de combinaisons, le collocatif –l’objet- conserve généralement son sémantisme, alors que la base – le verbe-, en contact avec le collocatif, adopte un sens particulier, figuré ou abstrait, ce qui restreint la liberté du locuteur/ traducteur en choisissant les équivalents dans la langue d’arrivée. Ainsi, nous remarquons que la traduction du verbe support n’est pas littéraire, et le choix de l’équivalent est totalement confié à la base: testament (ex. 1), signe (ex. 2), ce qui impose une restriction dans la sélections des équivalents en arabe, en utilisant de différentes stratégies sur le niveau syntaxique, où l’exemple 1 formé d’un verbe + substantif  faire + mon testament est transféré d’une façon similaire en arabe en donnant une collocation arabe formé d’un verbe + substantif كتبتُ + وصيتي, tandis que l’exemple 2 est transféré d’une autre façon syntaxique en passant de la formation verbe + substantif faire + un signe à un lexème verbal أومأ . Dans l’exemple 3, le verbe lever à sémantisme plein, ayant toujours le même signifié, se figure accompagnant un substantif, un lexème nominal la tête. La traduction de cette collocation se base sur le plan syntaxique, sur la structure toujours similaire Verbe + substantifرفعتُ + رأسي , mais il est nécessaire d’indique l’ajout utilisé par le traducteurإلى الأعلى , cet ajout est basé par la restriction imposée par la nature de la collocation sur le niveau sémantique. Dans l’exemple 4, la collocation est à base d’un verbe à valeur métaphorique à une certaine mesure jeter, puisque son sens ici ne peut se préciser que par la base regard avec laquelle il se combine. Le verbe jeter ici a un sens figuré: regarder rapidement. Notant que ce verbe polysémique prend son sens particulier de la base avec laquelle il s’associe. Sur le plan syntaxique, la collocation française a la même structure que l’équivalent arabe: V+S, et au niveau sémantique, l’équivalent est une collocation arabe, ce qui impose les restrictions sur le locuteur/ traducteur en choisissant l’équivalent. L’étude de cette liste nous a permis de préciser la valeur sémantique du verbe qui fait partie des collections verbales, en exposant leurs caractéristiques propres et communes, et leur transfert de la langue source, le français, à la langue cible, l’arabe. Cet établissement du statut du verbe nous a aidé à déterminer la composition de la collocation, et faciliter par suite les phases de l’encodage sémantique et syntaxique et l’étude des équivalents proposés. Dans le même cadre, nous exposons la liste E comportant des collocations verbales de composition verbe + nom prépositionnel. Dans ce type de collocations bipartie, la charge sémantique réfère également aux 2 composantes: la base et le collocatif, ce qui marque une intensité du verbe utilisé, créant par suite une certaine difficulté dans le transfert du français en arabe, sur les deux niveaux syntaxique et sémantique. Nous exposons les exemples suivants:

Collocations Françaises Équivalents Arabes
Exemple 5 dormir d’ennui ينام من الضجر والكلل
Exemple 6 tomber à flots ينهمر مدراراً
Exemple 7 Mourir du coup يموت من أثر الصّدمة
Exemple 8 Grincer de rage et de froid يصطك من شدّة البرد والغضب

Les équivalents arabes proposés nous permettent de constater que le transfert de ces combinaisons lexicales du français en arabe ne suit aucune règle sur le niveau syntaxique, puisque les équivalents arabes nous indiquent que la composition syntaxique des collocations en L1 et celles des équivalents en L2 n’est pas toujours similaire: la collocation française formée d’un verbe accompagné d’un nom prépositionnel est transférée selon 3 différentes façons:

  • Verbe [ينام] + Préposition [من] + nom [الضجر والكلل] dans les exemples 5 et 7.
  • Verbe [ينهمر] + complément circonstanciel de manière [مدراراً] dans l’exemple 6.

Sémantiquement parlant, nous relevons que le traducteur peut avoir recours à des termes supplémentaires en arabe afin d’exprimer l’intensité du verbe, la base de la collocation verbale, à l’instar de أثر (dans l’exemple 7) et شدّة (dans l’exemple 8). Toutefois, d’après les considérations que nous avons faites, nous pouvons dire que la difficulté dans le processus de traduction de ces combinaisons lexicales réside dans le transfert de l’intensité du verbe sous une forme d’une combinaison d’unités lexicales qui développent une relation privilégiée consacrée par l’usage dans la langue cible afin de proposer une équivalence sémantique. La même difficulté se manifeste dans le transfert des collocations de la liste F, dans laquelle les collocations sont verbales composées d’un verbe combiné avec un adverbe. L’adverbe, soit simple ou en-ment, vise à marquer une importance, intensité ou quantité. L’adverbe, en tant que collocatif, constitue un grand obstacle à dépasser par le traducteur, suite au grand nombre de critères de classement des adverbes sur les différents niveaux, syntaxique, sémantique, fonctionnel, pragmatique… c’est pourquoi, l’adverbe reste toujours le «cauchemar des linguistes»[iii]. Dans ce cadre, nous distinguons 3 catégories: adverbes d’intensité (grièvement blessé), de manière (vêtu pauvrement), et de temps (récemment exporté). Sur le plan syntaxique, un adverbe, en tant que collocatif dans la langue source française, peut être transféré en un complément d’objet interne en arabe comme le figure l’exemple 9 suivant où l’adverbe simple tant est transféré en un complément d’objet interne [مفعول مطلق] حباً suivi d’un adjectif marquant une forte intensité جماً, afin de révéler le sens voulu et de garder le même effet que celui de la collocation française.

Collocation Française Équivalent Arabe
Exemple 9 Aimer tant يحب حباً جماً
Exemple 10 Aimer ardemment يحب بقوة

         Dans un autre exemple (exemple 10), nous pouvons voir que l’adverbe en – ment ardemment présent dans la langue source, le français, est transféré en un nom prépositionnel dans la langue cible, l’arabe بقوة, et sur le plan sémantique, le système langagier arabe restreint le choix de la traductrice qui évite la traduction littérale, et قوة   au lieu de حرارة qui est le vrai équivalent du nom ardeur duquel l’adverbe ardemment est dérivé, afin de donner un équivalent composé des unités lexicales ayant une affinité privilégiée consacrée par l’usage dans la langue arabe.

Enfin, nous abordons une dernière série de collocations, celle des collocations adjectivales, dont l’adjectif est le terme noyau autour duquel gravitent et duquel dépendent sémantiquement le nom, le modificateur ou l’adverbe avec lesquels il se combine. Un adjectif peut être associé avec un modificateur (demi, semi…), un nom prépositionnel (de + nom, à + nom, en + nom) ou un adverbe de différentes classes syntaxique, sémantique, fonctionnelle, pragmatique, etc. Nous avons choisi, en étudiant cette liste G, de nous concentrer sur les collocations adjectivales dont l’adjectif polysémique plein est la base. Dans le dictionnaire bilingue Larousse, l’équivalent de plein est ممتلئ   alors que dans le dictionnaire monolingue Larousse, nous pouvons trouver plusieurs significations de l’adjectif plein: (1) Qui en fait dans un matériau qui ne comporte pas de vide. (2) Se dit d’une forme ronde, potelée. (3) Indique une très grande quantité. (4) Qui est à son plus haut degré. (5) Qui est rempli d’un sentiment à un très haut degré. Prenons les exemples suivants:

Exemple 11:

Fr. Mon esprit […] était plein de fantaisies.

Ar. وكانت روحي […]  حافلة بالنّزوات.

Exemple 12:

Fr. J’étais plein de mauvais sentiments.

Ar. لقد كنتُ أفيض بالمشاعر الشريرة.

Exemple 13:

Fr. […] des théâtres pleins de bruit et de lumière

Ar. […]  ومسارح عامرة بالضوضاء والاضواء

Exemple 14:

Fr. Et parmi tous ces hommes […] qui courent pleins de joie

Ar. ومن بين كل هؤلاء الرجال […]  والذين يتسارعون والمرح يملأهم

Après avoir observé les collocations françaises et leurs équivalents arabes, nous pouvons constater que le traducteur dans son choix d’équivalent est toujours dépendant et restreint du système langagier et de la culture arabes, d’autant plus que le transfert de plein de L1 à L2 est limité et dépendant au collocatif avec lequel il se combine. Ainsi, de différents équivalents de différentes compositions syntaxiques en L2 sont proposés pour le même adjectif plein présent sous de différentes formes et sémantismes dans les collocations en L1. Sur le niveau syntaxique, l’association adjectivale plein de + nom se rend lors du transfert de L1 à L2 en une association adjectivale (dans les exemples 11حافل   et 13 عامرة) et une association verbale (dans les exemples 12أفيض   et 14 يملأ). Ces différences d’association et de combinaison réfèrent à des raisons stylistiques appartenant à la nature et l’arbitraire d’usage de la langue arabe, et à des raisons sémantiques concernant la conservation du sens et de l’intensité que le nous voudrions adresser au destinataire.

  1. L’analyse diachronique

Après avoir mené l’analyse synchronique des collocations françaises extraites dans le discours littéraire, nous avons mené une analyse diachronique des équivalents arabes, portant sur l’apparition et le développement des équivalents arabes proposés par le traducteur. Afin de mener cette étude, nous avons sélectionné une série de cinq dictionnaires arabes monolingues, représentant cinq différentes phases de l’évolution de dictionnaires arabes monolingues[iv].

Nous avons constaté que les équivalents arabes proposés par le traducteur se classifient, d’un point de vue diachronique, en trois catégories : les collocations purement arabisées, les collocations à équivalent collocation arabe du patrimoine linguistique arabe, les collocations à équivalent collocation arabe moderne.

  • Les Collocations arabisées: Il s’agit ici des collocations françaises transférées sans aucun aucun essai d’adaptation ou transposition, et sans aucune prise en compte des réalités culturelles appartenant à la langue cible, ce qui a parfois généré des expressions étrangères par rapport à la langue cible. Prenons comme exemple les collocations suivantes et leurs équivalents.

Exemple 15: J’étais encore au plus profond de ce profond sommeil lorsqu’on vint me réveiller. كنت لا أزال مستغرقاً في هذا السبات العميق عندما أتى السّجّان ليوقظني.

Exemple 16: […] puis tout à coup j’ai senti un froid d’acier dans mes cheveux, et les ciseaux ont grincé à mes oreilles. وفجأة أحسست ببرودة الفولاذ تسري في شعري، وصوت المقصّ يصرّ في أذنيّ.

Dans l’exemple 15, le terme سبات   est l’équivalent du terme Sommeil, et le terme عميق   est en fait l’équivalent du terme profond, mais en tant que combinaison lexicale, nous n’avons pas détecté la présence de la collocationسبات عميق   dans aucun des 5 dictionnaires/ glossaires, qui présentent les 5 phases de l’évolution du vocabulaire arabe. Cependant, le termeسبات  selon le dictionnaire Al-Raed est défini par نومة خفيفة, ce qui veut dire un sommeil très léger, ce qui est le contraire du terme profond. Concernant l’évolution du terme عميق, nous remarquons d’après notre recherche dans les 5 dictionnaires que ce terme n’a jamais été employé au sein de la langue arabe en l’associant avec le terme سبات, ses dérivées ou ses synonymes, ce qui nous conduit à conclure que le traducteur a choisi un équivalent arabisé sans prendre en compte son absence dans les dictionnaires arabes, anciens et modernes. Ainsi, l’équivalent proposé est purement arabisé.

Dans l’exemple 16, une autre collocation arabisée figure, puisque l’équivalent proposé برودة الفولاذ   est une combinaison non-adaptée littéralement traduit. La collocation française froid d’acier se caractérise par son rapport socio-culturelle à la langue source L1[v], où l’association des deux (2) termes froid  et acier est devenue une partie intégrale de la linguistique de la langue française, sur les niveaux social et culturel, indiquant l’intensité d’une émotion humaine. Pourtant, nous remarquons l’absence de ce rapport sociolinguistique de l’équivalent choisi par le traducteur à la langue cible برودة الفولاذ. Ce qui le prouve est l’absence de toute sorte d’une telle combinaison dans les 5 dictionnaires sélectionnés au sein de notre étude. Cependant, nous notons que le termeبرود   est employé en l’associant avec le terme حجر   dans le dictionnaire Al-Raed[vi] afin d’exprimer l’intensité de froideurبرودة الحجر . En effet, nous pouvons en conclure que le traducteur n’a pas considéré la relation socioculturelle de cette association à L1, et parsuite, ne l’a pas remplacée par une autre pareille en transférant la collocation en L2. Il a juste présenté une traduction complètement littérale, et parsuite une collocation arabisée:

Froid برودة
d’acier الفولاذ

Au lieu de présenter une collocation appartenant à la langue arabe comme برودة الحجر.

  • Les collocations à équivalent collocation arabe du patrimoine linguistique arabe: Dans cette catégorie, il s’agit d’une sélection des équivalents collocations arabes, appartenant au patrimoine linguistique arabe, et ayant une relation socioculturelle avec la langue cible L2. Nous exposons les exemples suivants :

Exemple 17: À côté du nom de Papavoine j’ai arraché une énorme toile d’araignée, tout épaissie par la poussière et tendue à l’angle de la muraille.

انتزعت من جانب اسم “بابا فوان” نسيج عنكبوت ضخم مثقلاً بالغبار ومعلّقاً في زاوية الجدار.

Exemple 18: On entendit s’affaiblir par degrés dans l’air le bruit lourd des roues et des pieds des chevaux sur la route pavée de Fontainebleau […].

وأخذت تضمحلّ شيئاً فشيئاً الجلبة التي كانت تصدر عن تلك العربات الثقيلة، ووقع خبب الخيل على طريق “فونتيبلو” المرصوف بالبلاط […].

Dans l’exemple 17, pour observer l’emploi de la combinaison  عنكبوت et نسيج   et ses dérivés, il nous a suffi de revenir au premier des dictionnaires sélectionnés afin de compléter cette étude: Al-Ain, qui représente la langue arabe du IIsiècle av. J-C. Nous avons tout d’abord cherché la signification du mot عنكبوت , et nous en avons extrait le suivant:

Dictionnaire Entrée Signification
Al-Ain

العين

الرّباعي من العين

 

عنكب: العَنْكَبوتُ بلغة أَهْل اليَمَن العَنْكَبوه والعَنْكباه، والجمع العَناكِب، وهي دَوَيبةٌ تَنْسِجُ نَسْجاً بينَ الهواء وعلى رَأْس البئر وغيرها، رَقيقاً مُتَهلْهِلاً، قال ذو الرّمة:

هي اصطَنَعْته نَحْوَها وتَعاوَنَتْ… عَلى نَسْجها بينَ المَثابِ عناكبه

Nous en constatons l’association du termeالعنكب  et ses dérivés avec تنسج /نسجاً depuis le IIe siècle av. J-C, et nous avons détecté l’usage permanent de cette association dans les deux derniers dictionnaires, de notre liste, représentant l’évolution de la langue arabe depuis 1932 ap. J-C jusqu’au XXe siècle, comme il est montré ci-dessous:

Dictionnaire Entrée Signification
Al-Mu’jam Al-Wasit

الوسيط

العنكَبوتُ العنكَبوتُ: دُوَبْيَّة من رتبة العنكبيّات، لها أَربعةُ أَزواجٍ من الأَرجل، تنسج نسيجًا رقيقًا مهلهلاً تصيد به طَعامها.

[مؤنثة وقد تذكر]. والجمع : عَنْكبُوتات، وعَنْاكِبُ، وعَناكِيبُ.

Al-Raed

الرّائد

عنكبوت 1 – عنكبوت: حشرة تنسج من لعابها خيوطا تتخذها بيتا لنفسها أو مصائد تصيد بها بعض الحشرات ، جمع : عناكب وعنكبوتات . 2 – عنكبوت: «العنكبوت»: سورة من سور القرآن الكريم.

D’après les dictionnaires Al-Mu’jam Al-Wasit et Al-Raed, les deux termes عنكبوت et نسج   et leurs dérivés sont associés.

Nous en déduisons que la combinaison traitée est revenue au patrimoine de la langue arabe, et que le traducteur a transféré la collocation française en L1 toile d’araignée   en une collocation du patrimoine arabe en L2 نسيج عنكبوت , en prenant en considération la relation socioculturelle de la collocation à la langue, et sans avoir recours à la traduction littérale.

Dans l’exemple 18, lors d’un aperçu général portant sur l’évolution du mot وقع du point de vue diachronique, nous remarquons que ce mot a connu une évolution sémantique au cours du temps, puisque sa signification relative à la perception auditive et à la bête de somme -comme le cheval de bât, le mulet, l’âne, et autres animaux de charge – à la fois n’apparaît que dans la première phase de l’évolution de la langue arabe, dans le dictionnaire Al-Ain, du IIe siècle av. J-C, sous l’entrée de: باب العين والقاف و (واي) معهما ع وق، وع ق، ع ق و، ق ع و، وق ع، ع ق ي، ع ي ق مستعملات, وقع, avec la signification: ووَقْعُ حوافِرِ الدّابَّةِ، يعني: ما يُسْمَعُ من وَقعِه. Cette signification disparaît dans les dictionnaires ultérieurs, alors que d’autres ayant de différentes significations y apparaissent. Ceci nous montre que cette combinaison entreوقع  et خبب, le mot خبب qui appartient au champ lexical de bête, ce mot polysémique, mais préserve toujours sa signification rapportant au sens traité dans la collocation étudiée, qui est: ضرب من العدو, comme le tableau ci-dessous le montre, cette association appartient au patrimoine de la langue arabe, et par suite, le traducteur avait l’intention, en choisissant cette association, de traduire la collocation française bruit des pieds des chevaux  par une collocation appartenant à l’arabe ancien وقع خبب الخيل, par rapport aux phases définies dans le cadre de notre recherche.

Dictionnaire Entrée Signification
Al-Ain

العين

باب الخاء والباء خ ب، ب خ مستعملان خب: الخببُ: ضرب من العدو، تقول: جاءوا مُخِبِّينَ تَخِّبُّ بهم دوابهم
Al-Jamhara

جمهرة اللغة

باب الباء وما يتصل بها من الحروف في الثنائي الصحيح  (ب خَ خَ) وخب الْفرس يخب خبا وخببا وخبيبا وأخببته أَنا إخبابا.
Lisan Al-Arab

لسان العرب

باب الباء فصل الخاء المعجمة خبب: الخَبَبُ: ضَرْبٌ مِنَ العَدْوِ؛
Al-Mu’jam Al-Wasit

الوسيط

N’y figure pas.
Al-Raed

الرّائد

خبب 2 – نوع من العدو.
  • Les collocations à équivalent collocation arabe moderne : Il s’agit dans cette catégorie d’une sélection des collocations, dont les équivalents choisis par le traducteur constituent des collocations employées dans la langue arabe moderne. Dû au développement sémantique diachronique des mots ou à la naissance de nouveaux mots, de nouvelles collocations apparaissent, y inclus une sélection de combinaisons dont l’origine est étrangère – française ou autres langues – mais devenues employées en tant que collocations dans la langue arabe moderne suite à l’association habituelle des termes.

Exemple 19: […] l’horrible fou qui tuait les enfants à coups de couteau sur la tête!

[…] المجنون الرّهيب الذي كان يقتل الأطفال بطعنات بالسّكّين في الرّأس!

Exemple 20: Tant que j’ai marché dans les galleries publiques du Palais de Justice, je me suis senti presque libre….

[…] طيلة اللّحظات التي اجتزت فيها دهاليو قصر العدل شعر بأنني حرٌّ تقريباً…

Selon un suivi sémantique diachronique, nous pouvons facilement remarquer que l’exemple 19 est une des collocations françaises coups de couteau   à équivalent arabe moderne طعنات بالسكين.

Au cours du temps, l’évolution du mot طعنة/ sa racine طعن   se manifeste dans les 5 dictionnaires représentant les 5 phases de l’évolution de la langue identifiées dans le but de compléter cette recherche, comme le tableau ci-dessous le figure :

Dictionnaire Entrée Signification
Al-Ain

العين

باب العين والطّاء والنون معهما ع ط ن- ع ن ط- ط ع ن ن ع ط- ن ط ع مستعملات ط ن ع مهمل طعن: طَعَنَ فلانٌ على فلان طعنانا في أمره وقوله إذا أدْخَلَ عليه العيبَ. وطعن فيه وقع فيه عند غيره. قال «5»:

وأبى الكاشحونَ يا هندُ إلاَّ… طَعَناناً وقولَ ما لا يُقالُ

وطَعَنَهُ بالرُّمحِ يطعُنُ بضمة العين طَعْناً، ويقال: يَطْعُنُ بالرُّمْحِ ويَطْعَنُ بالقول. قال: كلاهما مضموم. والإنسان يطعُن في مفازة ونحوها، أي: مضى وأمعن.. وفي الليل إذا سار فيه. وطُعِنَ فهو مطعون من الطّاعون، وطعين. قال النابغة «6»:

فبتّ كأنّني حَرِجٌ لعينٌ… نفاه الناس، أو دَنِسٌ طعين

Al-Jamhara

جمهرة اللغة

   
Lisan Al-Arab

لسان العرب

باب النّون فصل الطّاد المهملة طعن: طَعَنه بالرُّمْحِ يَطْعُنه ويَطْعَنُه طَعْناً، فَهُوَ مَطْعُون وطَعِينٌ، مِنْ قَوْمٍ طُعْنٍ: وخَزَه بحربة وَنَحْوِهَا، الْجَمْعُ عَنْ أَبي زَيْدٍ وَلَمْ يَقُلْ طَعْنى.  والطَّعْنة: أَثر الطَّعْنِ.
Al-Mu’jam Al-Wasit

الوسيط

الطَّعْنَة الطَّعْنَة: المرَّةُ من الطعن.

والطَّعْنَة أَثر الطعْن.

Al-Raed

الرّائد

طعنة – ج ، طعن 1 – 1 – المرة من طعن. 2 – أثر الطعن

En se basant sur les extraits ci-dessus tirés des dictionnaires identifiés, il ressort que le mot طعنة s’associe avec le mot رمح, qui est une arme blanche employée depuis l’antiquité, quand le termeسكين  n’était pas populaire, mais signifie المدية, et dont la signification est mentionnée dans les 5 dictionnaires, débutant du dictionnaire Al-Ain, du IIe siècle av. J-C jusqu’au dictionnaire Al-Raed du XXe siècle comme suit: (il est extrait ci-dessous les significations rapportant au sens traité dans cette collocation seulement)

Dictionnaire Entrée Signification
Al-Ain

العين

باب الكاف والسين والنون معهما ك ن س، س ك ن، ن ك س، ن س ك مستعملات والسِّكِّينُ: [المدية]، يذكر ويؤنث، ويجمع [على] السَّكاكين
Al-Jamhara

جمهرة اللغة

باب السين والكاف مع ما بعدهما من الحروف(سكن) السِّكّين: عَرَبِيّ مَعْرُوف، وَهُوَ فِعّيل من قَوْلهم: ذبحت الشَّيْء حَتَّى سكنَ اضطرابُه.
Lisan Al-Arab

لسان العرب

باب النّون فصل السّين المهملة السِّكِّين: المُدْية، تُذَكَّرُ وتؤَنث؛ قَالَ الشَّاعِرُ:فعَيَّثَ فِي السَّنامِ، غَداةَ قُرٍّ، … بِسِكِّينٍ مُوَثَّقَةِ النِّصابِ وَقَالَ أَبو ذؤَيب: يُرَى ناصِحاً فِيمَا بَدا، وَإِذَا خَلا … فَذَلِكَ سِكِّينٌ، عَلَى الحَلْقِ، حاذقُ قَالَ ابْنُ الأَعرابي: لَمْ أَسمع تأْنيث السِّكِّين، وَقَالَ ثَعْلَبٌ: قَدْ سَمِعَهُ الْفَرَّاءُ؛ قَالَ الْجَوْهَرِيُّ: وَالْغَالِبُ عَلَيْهِ التَّذْكِيرُ؛ قَالَ ابْنُ بَرِّيٍّ: قَالَ أَبو حَاتِمٍ الْبَيْتَ الَّذِي فِيهِ: بسِكِّينٍ مُوَثَّقَة النِّصابِ. هَذَا الْبَيْتُ لَا تَعْرِفُهُ أَصحابنا. وَفِي الْحَدِيثِ: فَجَاءَ المَلَك بسِكِّين دَرَهْرَهَةٍ أَي مُعْوَجَّة الرأْس؛ قَالَ ابْنُ بَرِّيٍّ: ذَكَرَهُ ابْنُ الجَوَالِيقي فِي المُعَرَّب فِي بَابِ الدَّالِ، وَذَكَرَهُ الْهَرَوِيُّ فِي الْغَرِيبَيْنِ. ابْنُ سِيدَهْ: السِّكِّينَة لُغَةٌ فِي السِّكِّين؛ قَالَ: سِكِّينةٌ مِنْ طَبْعِ سَيْفِ عَمْرِو، … نِصابُها مِنْ قَرْنِ تَيْسٍ بَرِّي.لسِّكِّين فِعِّيل مِنْ ذَبَحْتُ الشيءَ حَتَّى سَكَنَ اضْطِرَابُهُ؛ وَقَالَ الأَزهري: سُمِّيَتْ سِكِّيناً لأَنها تُسَكَّنُ الذَّبِيحَةَ أَي تُسَكنها بِالْمَوْتِ
Al-Mu’jam Al-Wasit

الوسيط

السِّكِّينُ السِّكِّينُ: المُدْيةُ، وهي آلةٌ يذبحُ بها أَو يقطعُ ( يذكر ويؤَنَّث ) . والجمع : سَكاكِينُ .
Al-Raed

الرّائد

سكين 1 – سكين آلة ذات نصل حاد يقطع بها، يذكر ويؤنث، جمع: سكاكين

Nous remarquons que le mot qui s’associe avec le mot سكين n’est pas le verbe طعن, dérivé du mot de construction طعنة, mais:

  • Le verbe ذبح, selon les dictionnaires Al-Jamhara et Lisan Al-Arab (ذبحت الشَّيْء حَتَّى سكنَ اضطرابُه), et Al-Mu’jam Al-Wasit (وهي آلةٌ يذبحُ بها);
  • Le nom الحلق dans Lisan Al-Arab (فَذَلِكَ سِكِّينٌ، عَلَى الحَلْقِ);
  • Ou le verbe يقطع selon Al-Raed (آلة ذات نصل حاد يقطع بها).

Cependant, le traducteur a présenté l’équivalent طعنة   en L2 du mot coup en L1, partant de l’emploi du même mot طعنة   avec الرمح –la lance – qui est considérée une des mêmes catégories des armes que celle du سكين  , ou connue à l’antiquité par المدية, la catégorie des armes blanches. Nous pouvons également vérifier ce recours par le fait que cette combinaison est utilisée habituellement, ce qui la rend une collocation arabe moderne.

En ce qui concerne l’exemple 20, nous avons étudié la collocation arabe قصر العدل appartenant à la langue arabe moderne, du fait qu’elle est récemment apparue dû au fondement de cet établissement judiciaire au Liban, en tant qu’un siège des tribunaux, durant le mandat français au Liban, suite à la décision 336, datée le 1 Septembre 1920, prise par le Haut-Commissaire Français Général Henri Gouraud, consistant à établir un ministère de Justice au Liban, sous le nom de دائرة العدلية والأملاك والأوقاف [vii]. La combinaison arabeقصر العدل   est engendrée par la traduction littérale de la combinaison lexicale française adoptée en France depuis le XIIIe siècle[viii] Palais de Justice.

Du point de vue diachronique, et lors d’un aperçu général de l’évolution sémantique diachronique des 2 mots قصر   et عدل au cours des phases définies afin de compléter cette recherche, aucune combinaison des deux mots n’est détectée. Toutefois, nous ne pouvons pas nier ou ignorer l’emploi habituel de cette collocation, dans le domaine juridique, aux pays qui étaient placés sous le mandat français et parsuite, influencés par la culture et la structure administrative françaises. Nous en pouvons conclure que cette collocation est une combinaison, qui est née dû à l’emploi adopté et usuel, appartenant à la langue arabe moderne, utilisé dans un domaine spécialisé, celui du droit, ce qui peut justifier son absence dans les dictionnaires représentant les cinq phases de l’évolution de la langue arabe définies au cadre de cette recherche.

Résultats et recommandations

Cette étude a tenté de contribuer à l’établissement d’une typologie de collocations, prenant comme critères de référence, au premier temps, les difficultés que ces unités posent dans la perspective de leur traduction, et ensuite l’évolution linguistique et sémantique diachronique des équivalents arabes. À travers cette étude, il s’est avéré que les associations collocationnelles posent des difficultés dans la perspective de leur traduction en raison des nombreux facteurs, que le traducteur doit prendre en considération pour choisir le meilleur équivalent. Dans notre étude, nous avons essayé de mettre en relief ces facteurs et paramètres linguistiques et culturels qui conditionnent le transfert d’une langue à l’autre, et que le traducteur doit prendre en considération pour réduire au maximum les déperditions et pour éviter les pertes surtout aux niveaux sémantique, pragmatique et stylistique. Il en ressort également que traduire une collocation française vers l’arabe ne suppose pas toujours le recours à une collocation arabe. Cependant, une collocation française serait juste arabisée, traduite littéralement, faute d’équivalent adéquat, ou dû aux différences historiques et culturelles de la langue source à la langue cible. De même, une collocation française peut être traduite en une collocation arabe appartenant au patrimoine de la langue arabe, ou en une collocation arabe moderne.

Le transfert des collocations dans un texte littéraire d’une langue vers une autre constitue un grand défi à surmonter par le traducteur bilingue, puisque la traduction devient une «macro» tâche comprenant plusieurs «micro» tâches. À titre d’exemple, nous avons mentionné la connaissance approfondie des deux systèmes linguistiques des langes source et cible, la connaissance vaste aussi des deux cultures respectives, en vue de traduire une totalité textuelle unique, la capacité à relever les problématiques posées par la nature dynamique, et les contours flous non seulement de la langue, mais aussi des associations collocationnelles elles-mêmes, suite aux paramètres entrant en jeu et qui se multiplient lors du transfert de la langue source à la langue cible.

Dans un contexte aussi difficile et complexe, nous avons pris en charge d’établir un système de modélisation de l’ensemble des phénomènes collocationnels, et d’autre part, de mettre à jour les mécanismes inhérents à la traduction des collocations du français comme langue source vers l’arabe comme langue cible. Là, il est nécessaire de noter que nous avons évoqué la modélisation[ix] au sens propre du terme, c’est-à-dire un modèle définitoire, descriptif et prédictif du système complexe formé par l’ensemble des phénomènes collocationnels, ce qui peut être applicatif dans l’apprentissage des langues, l’enseignement de traduction, la lexicographie, la terminologie et encore le traitement automatique des langues TAL. Dans le cadre de notre étude, il s’agit, dans notre essai de modélisation, de disposer dans le chapitre 3 intitulé «L’analyse synchronique»:

  • une description sémantique fine de la collocation et ses propriétés.

Exemple : Ex: pour peur bleue, la définition doit être accompagnée de données syntaxiques mentionnant le caractère inséparable du nom et de l’adjectif;

  • une description de la relation sémantique liant le collocatif à la base, au moins dans les cas où la relation est partiellement compositionnelle.

Exemple : pour peur bleue, la relation est intensive (mais de quel type ? Sur quel composant de la lexie repose-t-elle?);

  • une description de la relation syntaxique liant le collocatif à la base.

Exemple: pour peur bleue, bleue est un modifieur dépendant de peur.

Il s’agit également dans le chapitre 4 intitulé «L’analyse diachronique» de disposer:

  • une description de l’évolution sémantique diachronique des mots et termes constituant la collocation.

Exemple: pour مطر غزير, la description comprend les significations de chacun de ces deux mots combinés dans les différents dictionnaires Ma’ajim monolingues durant un intervalle de temps délimité;

  • une description diachronique de la relation sémantique liant le collocatif à la base.

Exemple: pour مطر غزير, dans quelle phase de différentes phases présentes, dans l’intervalle temporel délimité, les deux mots sont combinés pour la première fois? Quel en est le mécanisme de combinaison?

Au vu de tout ce qui précède, le travail que nous avons achevé relève en premier lieu que la nature complexe rend la tâche du transfert d’une collocation d’une langue source L1 vers une autre cible L2 difficile et complexe, surtout que les manuels bilingues spécialisés disposés à jour portant sur la traduction des collocations françaises en arabe sont très rares, voire n’existent pas, ce  qui forme par suite un besoin urgent de mettre à la disposition des traducteurs des dictionnaires de collocations spécialisés monolingues, et surtout bilingues. Dans l’espoir que notre travail modeste sera une contribution à l’élaboration d’une modélisation possible des collocations, et par suite une systématisation de la traduction des phénomènes collocationnels, qui serait mise au service du traitement automatique de la langue, y inclus la traduction automatique.

Références

[i] Dubois, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Larousse, 1994.

[ii]  Dans Le dictionnaire de Linguistique et des sciences du langage, Jean Dubois distingue le syntagme libre du syntagme figé: «On appelle expressions figées, par opposition aux expressions libres, des suites de mots qui n’obéissent pas aux règles générales de constitutions de syntagmes ou de phrases et qui n’admettent pas de variations, ou du moins dans des limites restreintes aux articles, aux temps des verbes, aux insertions d’adjectifs.»

[iii] Feuillet 1991, P: 21.

[iv] Concernant les manuels disponibles, il s’agit d’une série extraordinaire de dictionnaires arabes monolingues, parmi lesquels nous sélectionnons les dictionnaires sources utilisés dans le cadre de notre recherche, selon les cinq phases d’évolution de Dictionnaires – Ma’ajim – Arabes mentionnées par Dr. Émile Ya’acoub dans son ouvrage fameux المعاجم اللغوية العربية: بداءتها وتطورها :  Al Ain (IIe siècle av. J-C), Al Jamhara (IVe siècle av. J-C), Lisan Al-Arab (VIIIsiècle av. J-C), Al Mu’jam Al-Wasit (1932 ap. J-C) et Al-Raed (XXe Siècle).

[v] D’après le site web du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales CNTRL, sous l’entrée du terme acier , il est mentionné: « Loc., p. brachylogie. Bleu (d’) acier. Qui a la couleur gris bleu de l’acier: 7. De cette famille naguère si nombreuse qu’elle occupait presque tous les territoires de l’Île-de-France et de la Brie, un seul rejeton vivait, le duc Jean, un grêle jeune homme de trente ans, anémique et nerveux, aux joues caves, aux yeux d’un bleu froid d’acier, au nez éventé et pourtant droit, aux mains sèches et fluettes. J.-K. Huysmans, À rebours,1884, p.2.». Récupéré le 30 mai 2019.

[vi] 1 – مصدر برد . 2 – حالة البارد: «برودة الحجر». 3 – جفاف في العاطفة أو في المعاملة: «قابلني ببرودة». 4 – «برودة المشاعر»: حالة عقلية تؤدي إلى اللامبالاة أو إلى عدم الإحساس.

[vii] Le site web officiel du Ministère de Justice Libanais, https://www.justice.gov.lb/index.php/minister/2?tab=3. Récupéré le 20 juin 2019.

[viii] Association française pour l’histoire de la justice, La justice en ses temples. Regards sur l’architecture judiciaire en France, Éditions Errance.

[ix] Selon Grossman et Tutin: «La modélisation des collocations, même si elle se révèle délicate, est une étape obligée.», extrait de  F. Grossmann et A. Tutin, Quelques pistes pour le traitement des collocations, Les collocations : analyse et traitement, F. Grossmann et A. Tutin (éds.), Travaux et recherches en linguistique appliquée, Amsterdam, de Werelt, p. 8.

Bibliographie

  1. Dubois, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Larousse, 1994.
  2. Feuillet 1991.
  3. Le site web du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales CNTRL.
  4. Le site web officiel du Ministère de Justice Libanais.
  5. Association française pour l’histoire de la justice, La justice en ses temples. Regards sur l’architecture judiciaire en France, Éditions Errance.
  6. F. Grossmann et A. Tutin, Quelques pistes pour le traitement des collocations, Les collocations: analyse et traitement, F. Grossmann et A. Tutin (éds.), Travaux et recherches en linguistique appliquée, Amsterdam, de Werelt.

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